Période médiévale

Fondation par les Savoie

Le château de Morges, exemple typique du "carré savoyard", est une place forte de la fin du XIIIe siècle. Même si la garnison était habituellement réduite, le château est un point de contrôle sur toute la région morgienne. Il constitue ainsi l'un des points d'ancrage du pouvoir seigneurial de la maison de Savoie dans le pays de Vaud.

1286 : début des travaux

Au XIII^e siècle de notre ère, la maison de Savoie cherche à prendre le contrôle de la côte nord du Léman, éveillant ainsi la résistance de l’évêché de Lausanne. Elle se fixe progressivement dans le pays de Vaud, notamment à Moudon (1207), Villeneuve de Chillon (1214), Yverdon (1260) avant de fonder la ville de Morges en 1286. Les travaux de la forteresse débutent immédiatement et la place forte, comme ailleurs en Europe à cette époque, attire de nouveaux habitants et structure l’organisation de la ville naissante.

A la conquête du pays de Vaud

L’implantation d’une place forte et d’une bourgade à cet endroit n’est pas le fruit du hasard : la proximité avec l’évêché de Lausanne, opposé aux comtes de Savoie, permet à ces derniers d’exercer une pression sur l’actuelle capitale vaudoise. L’architecture du château de Morges, exemple typique du « carré savoyard », répond ainsi directement à une logique de conquête et de contrôle du pays vaudois : la forteresse contrôle immédiatement les abords du lac et le gué, puis le pont, sur la Morges. La maison de Savoie installe ainsi un péage sur l’importante route reliant Lausanne à Genève et un port commercial aux pieds du château.

Résidence

Le château, doté d’une garnison réduite, ne sert pas que de forteresse. La maison de Savoie, pour affirmer sa présence dans ses territoires, voyage de domaine en domaine. Elle s’arrête ainsi régulièrement au château de Morges pour de courtes périodes, avant de se rendre dans ses autres places fortes en pays de Vaud, comme Yverdon ou Villeneuve. Le château joue ainsi également le rôle de résidence et accueille en 1416, à ce titre, l’Empereur d’Allemagne Sigismond, qui élève le comte de Savoie Amédée VIII au rang de duc.