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Thurwanger (lithographe), d'après Gustave Roux (illustrateur), I. "Les Bourbakis en Suisse - L’arrivée”, II. “Les Bourbakis en Suisse - Le départ”, lithographies, France, vers 1880, Château de Morges et ses Musées
Lors de la guerre franco-allemande de 1870-71, les troupes du général Charles Denis Soter Bourbaki se rapprochent de la Suisse. Le général Herzog, sur décision du Conseil fédéral, couvre la frontière dans le Jura dès le 17 janvier 1871. L’armée française de l’Est, dite armée Bourbaki, complètement désorganisée et démoralisée, commence à passer la frontière suisse dans la nuit du 31 janvier au 1er février. 87’000 hommes et 12’000 chevaux passent par Les Verrières, Sainte-Croix, Vallorbe et la Vallée de Joux. Partout, la population leur prodigue assistance. Le Conseil fédéral répartit les internés, qui ont été désarmés, entre tous les cantons, à l’exception du Tessin. Cet évènement marque le tout premier internement massif de soldats en Suisse. La logistique de l’accueil, à savoir le logement, la nourriture, les soins ou encore la surveillance de cette armée étrangère, demande d’énormes efforts au jeune Etat fédéral. L’armée Bourbaki est accueillie chaleureusement par la population suisse. Le rapatriement des Français s'effectue entre le 13 et le 22 mars.
Cet internement révèle l’action grandissante des comités d’entraide privés et publics, tels que la Croix-Rouge, qui ont pour but d’apporter une aide logistique aux victimes de conflits ou de catastrophes. Ces comités mettent en place des collectes de fonds et de biens de première nécessité, tels que des chaussures, chaussettes et gants. La solidarité devient à cette époque l’un des traits caractéristiques de la Suisse.